Assise sur un banc public, l'ordinateur sur les genoux, l'envie d'écrire. L'envie de faire vivre ce blog. L'envie de partager. Je lève la tête, j'écoute les ronronnements des tourterelles, je sens la fraicheur du matin qui fait du bien.. Suis-je dans le moment présent ? Comment savoir ?
Suis-je totalement, entièrement, pleinement là ? Qu'est-ce que ça veut dire ça d'abord ?
Bouddha a dit que seuls deux jours n'existent pas, demain et hier. Ok, mais comment on fait pour être aujourd'hui alors ? Parce que dire ça en étant assis en méditation sous un arbre sans aucune responsabilité du quotidien... ça parait bien éloigné de nos modes de vie actuels et pourtant si proche de nos besoins!
La course effrénée d'un système qui s'épuise, les attentes irréalistes d'entreprises et d'institutions déshumanisées, la perte de sens et les fractures sociales engendrant violence ou ignorance des uns des autres...
Vivre maintenant, là, tout de suite, est-ce que ça veut dire s'interdire de faire le point sur les faits passés ? S'empêcher d'anticiper le futur pour s'organiser ? Se répéter "sois là, bon sang!" dès qu'on entend des petites voix qui circulent dans notre esprit ? ...
Je sens ici une résistance. Un conflit intérieur. Une guerre.
S'efforcer de vivre maintenant, dans la bataille ? Non merci.
Est-ce que vivre maintenant ne serait pas plutôt d'aiguiser, d'affiner notre conscience à faire l'expérience de tout ce qui se passe ?
Genre là, tout de suite, j'ai une douleur dans le dos parce que ce banc est vraiment pas confort, j'entends toujours les oiseaux et en même temps une partie de moi à envie de finir cet article... La conscience de tout ces éléments (et de milliers d'autres qui restent inconscients, automatiques) suffit-elle à être ici-maintenant ?
Fais-en l'expérience! Ressens-le, par et en toi-même.
Etre là, être avec l'instant, être en soi et dans le monde. Mhmh.
Photo Mathilde Cochet
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