Je me souviens encore de la honte et du bouillonnement intérieur que j'ai pu vivre en grandissant dès que je ressentais de la colère. Quelque chose ou quelqu'un m'avait stimulé et j'aurais aimé répondre, m'affirmer, poser des limites : utiliser la force et le courage que me donnait la colère pour me protéger. Mais la société dans laquelle j'ai grandi a choisi de taire, de tuer, d'étouffer la colère.
Peur de la violence qui en découle je suppose ? Peur de la rébellion du peuple aussi j'imagine ?
Parce qu'en fait, la colère n'est autre que notre élan de survie lorsque nos limites sont dépassées. Un mot déplacé, un geste inapproprié, un espace vital enfreint... nous interagissons en permanence avec notre milieu et tentons de rejoindre nos besoins.
Alors dès qu'un enfant est puni ou insulté, isolé ou rejeté pour sa colère, que pensez-vous qu'il va choisir ? Vivre pleinement sa colère en prenant le risque d'être laissé
seul.e ? Ou ignorer ses besoins propres et ses émotions pour adhérer au groupe dans l'espoir de survivre ?
Nous laissons de côté nos authenticités et nos impulsions de vie pour faire partie, pour appartenir, pour être aimé.e et entouré.e. Rien de plus normal, seulement la colère a son rôle, sa part, son importance. Il serait donc temps de reconsidérer les valeurs d'une société qui se dit basée sur la liberté, l'égalité et la fraternité.
Chaleureusement
Elisa
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