L'auteure, philosophe et inépuisable source d'inspiration Sophie Strand nous dit que :
"La nature, telle qu'articulée selon la théologie Chrétienne et puis par le dualisme Cartésien est vue comme isolée de nos activités (humaines)."
Cette vision peut soit rendre la Nature différente, extérieure, parfois "moins que" ou bien à l'opposé la rendre puritaine et tellement sacrée qu'elle semble miroiter une culpabilité décourageante quant à notre impact sur elle.
Dans les deux cas, cette perception dont nous avons hérité, réduit la réalité du vivant :
"nous sommes davantage des schémas (en mouvement) que de la matière statique. Nos cellules se remanient entièrement tous les sept ans. La nourriture que nous mangeons, le microbiome que nous inspirons, les vagues bactériologiques qui entrent et sortent de nos intestins...(...), le tout réarticule la chorégraphie chimique de nos corps, ce qui impacte notre manière de penser, de croire et de nous comporter."
Ici, elle précise que nous sommes impacté.es par nos environnements (internes et externes). Dès lors, la différence entre intérieur et extérieur n'est plus si clairement définie, mais nous sommes bien des êtres-en-relation.
Elle ajoute : "nous sommes des êtres poreux.ses, des portails ouverts à un constant flux de carbon. Davantage verbe que nom. La nature carbonique et cellulaire de nos êtres est relié au soleil lui-même. Cette porosité ouvre à la pollution, au trauma, à des incursions non consentie, mais ell ouvre aussi à la guérison, au-delà de nos attentes. Elle nous rafraichit cellulairement et nous rappelle que nos corps ne sont pas des îles. Nos rivages sont modelés et remodelés chaque jour par un océan de relations changeantes. (...)."
De cette consciente du poreux naît et naîtra le rappel que la vie n'est qu'échanges.
Enfin, Sophie nous invite à poétiquement approfondir cette perception de l'entre-deux comme notre vraie nature (pour reconsidérer la vision clivée et clivante évoquée plus haut) en partageant que : "le rivage est l'interaction entre la terre/la lande et l'eau. L'horizon est la ligne qui se révèle entre le ciel et la colonne vertébrale de la montagne. La plupart de la vie existe non pas à l'intérieur d'un 'soi' ou à l'extérieur du monde. Elle existe et prend vie à l'interface - dans l'interaction - des corps et des êtres. Au chevauchement dynamique."
Nous sommes enchevêtrement.
Nous sommes relation.
Nous sommes Nature.
Nous sommes Vivant.es!
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